Le fait de la communication a conquis en peu de temps une autonomie par rapport à ce qui doit être transmis, au profit d’une rupture de la logique sémantique et sémiotique. La communication devient un tout englobant, doté de ses lois propres, lois aussi complexes et polyvalentes que celles qui régissent une société dans son entièreté, l’ensemble produit ressemblant en tous points à une nouvelle civilisation, totalement adossée à la communication devenue force vive, constitutive de ses us et coutumes, de sa mentalité et ses ambitions. C’est bien d’une rupture qu’il s’agit, qu’on peut juger aussi grande entre les premières radios, voire les premières télévisions et les premiers ordinateurs et notre aujourd’hui, que la rupture des modes de communication des civilisations antiques jusqu’à leurs plus extrêmes progénitures et nos outils primitifs de notre époque de la communication.
Lire le « Le pont de la communication » paru sur Dedefensa.org.
Le texte est la Quatrième Partie de l’essai métahistorique de Philippe Grasset La grâce de l’Histoire, dont la publication sur dedefensa.org a commencé le 18 décembre 2009 (Introduction : «La souffrance du monde»), pour se poursuivre le 25 janvier 2010 (Première Partie : «De Iéna à Verdun»), le 3 avril 2010 (Deuxième Partie : «Le “rêve américain” et vice-versa») et le 16 mai 2010 («Du rêve américain à l’American Dream»).