Il y a des chiffres qui mènent à la réflexion. Quand j’ai découvert qu’en 2012, cela faisait 20 ans que je me formais, ça m’a fait un choc. Effectivement en 1992, j’entamais un BEP de comptabilité. Harsard de la vie et de mes expériences, j’achevais en juillet 2012, un Master de recherche en Sciences de l’Information et de la Communication. Vingt années donc se sont écoulées, 20 ans de formation continue pendant lesquelles j’ai exercé de nombreux métiers, dans de nombreuses entreprises différentes.
Durant cette longue période, je me suis arrêté une fois pour suivre une formation diplômante, c’était en 2002 et je suis devenu développeur informatique. 10 ans après, je termine un diplôme en Sciences Humaines et Sociales. Entretemps, grâce à la formation continue, j’ai appris des techniques de journalistes au CFPJ, les cartes mentales à l’EHF ou encore perfectionné mon niveau d’anglais chez Berlitz.
En dix-sept années d’expériences professionnelles, j’ai été comptable, marin, vendeur, caissier, conseiller clientèle, assistant administratif, hot-liner, développeur informatique, chef de projet, veilleur, formateur, chargé de communication, auteur, ou encore chargé de cours. J’ai également effectué des excursions de plus courtes durées dans des métiers comme instructeur en arts martiaux chinois, apprenti-charpentier sur les toits bretons, intervenant en énergétique chinoise dans une balnéothérapie, ou encore président de crèche parentale…
Eh oui, la vie est riche de surprise. C’est bien pour cela que je n’ai jamais cessé d’apprendre et de me former. Qu’il s’agisse de formation initiale ou de formation continue, de formation pour un retour vers l’emploi, d’autoformation sur des logiciels ou des langages de programmation, de formation universitaire comme les masters que j’ai suivi, de formation professionnelle (écriture journalistique ou langue), de formation associative (comptabilité, gestion des ressources humaines), de formation en présentiel ou en enseignement à distance, en face à face ou en groupe, je crois bien que j’ai essayé à peu près toutes les possibilités et modèles existant dans la formation…
Pour compléter, j’ai également été formateur, chargé de cours et tuteur en enseignement à distance, de quoi permettre un véritable regard critique sur le principe de formation tout au long de sa vie. Ce qui me surprend le plus quand je discute avec des étudiants (licence ou master) c’est leur vision de leur carrière professionnelle : pour eux, leur formation initiale leur permettra de décrocher un poste et de faire carrière dans ce domaine de compétence. On ne leur apprend pas ce qui est une réalité actuellement sur le marché du travail (et donc pour eux une nécessité), c’est qu’il va falloir à un moment de leur carrière, changer de domaine de compétences, peut être même plusieurs fois, peut être simplement pour pouvoir continuer à avoir un travail. Or aujourd’hui, on n’enseigne pas l’autoformation, ni la résilience face au chômage. Sans être particulièrement négatif, il me semble qu’on traverse une crise économique majeure non ?
Le simple fait, de ne pas permettre aux futurs salariés, d’avoir connaissance de leurs stratégies d’apprenance, de leurs fonctionnements métacognitifs, ne les empêchent-ils pas d’envisager une formation tout au long de leur vie ? Si la formation tout au long de sa vie n’existe que sur directive de l’employeur ou de Pôle Emploi, est-ce qu’on n’a pas carrément échoué dans la mobilité d’esprit, la souplesse de remise en question, l’instruction de la curiosité, la création d’ambition ?
Pourquoi l’école ne nous apprend pas à apprendre ?
Si vous avez des réponses je suis preneur 😉