Pendant des millénaires, l’homme s’est chauffé et à cuisiné en utilisant une énergie locale (le bois et la tourbe pour l’essentiel). Depuis cent ans, nous faisons tout pour dépendre d’un système géant, qui, dès qu’il va mal, nous prive d’énergie : une tempête prive d’électricité des foyers, une crise politique qui ne concerne même pas notre pays met à mal nos réserves de gaz naturel (les raccourcis sont volontaires). C’est tout de même extrêmement dangereux d’un point de vue économique, stratégique et politique que de dépendre des autres pour notre énergie.
La recherche de solution énergétique s’inscrivant dans une logique de développement durable permet de remettre au goût du jour la cogénération et plus particulièrement la micro-cogénération. En effet, il ne s’agit pas d’une solution nouvelle car le principe est connu depuis le 19ème siècle (dépôt du brevet du « moteur à air chaud » le 27 septembre 1816 par Robert Stirling). Le système le plus rentable (en terme d’énergie produite et consommée) est la micro-cogénération à partir de gaz naturel. Là vous tiquez, je viens de dire qu’il était dangereux de dépendre du gaz des autres. Mais on peut produire notre propre gaz à partir de la biomasse. Et la France n’en manque pas. En Allemagne, une ferme avec un système de cogénération répond déjà aux besoins de 80 maisons.
Aujourd’hui, il faut que nous revenions à une logique évidente, proche de celle d’Internet : pour sécuriser un réseau (énergétique, d’information), il faut l’éclater. Si une centrale nucléaire est « Off » du jour au lendemain, nous perdons une énorme capacité de fourniture d’énergie d’un coup et le réseau est très fragilisé. Si un réseau décentralisé de 1000 centrales de types micro-cogénération perd d’un coup dix ou 15 unités de production, le réseau continue de fonctionner.
Si l’on installait des systèmes de cogénération partout où c’est possible en France, non seulement on serait dans un développement énergétique durable et soutenable mais cela relancerait l’économie agricole et les filières vertes. Triple utilité, les résidus issus d’une cogénération biomasse peuvent servir d’engrais (inodore après l’extraction du méthane). Chaque site industriel, hôpital, piscines, commune ou communauté de communes deviendrait producteur d’énergie.
Je viens de découvrir ce site. Il reprend ce que je pense depuis longtemps pour ne pas dire toujours.
C’est, me semble-t-il, une hérésie que de mettre tous ses oeufs dans le même panier et de se livrer pieds et poings liés à un système centralisé duquel on peut craindre soit les disfonctionnements : pannes, aléas climatiques, crises (politiques : avec dépendance vis à vis de fournisseurs étrangers qui ont la main sur le robinet; sociales : avec mouvements sociaux), soit les abus liés à une position de monopole (prix à la dicrétion du fournisseur, taxes selon l’humeur de nos chers énarques, etc…)
Il serait peut être temps de se souvenir que nous possédons des terres en jachères (vive les deviances de la politique agricole commune), mais aussi que nos campagnes après avoir connu la désertification démographique liée à l’exode rural se repeuplent avec des populations de « jeunes retraités » très souvent au fait de l’écologie mais aussi de l’économie. Ces populations voient autour d’elles des espaces boisés dans une totale anarchie, la végétation ayant, en un peu moins d’un siècle, reconquis les terres cultivables abandonnées.
Toute cette biomasse disponible ne serait ce que par l’entretien du paysage rural est une manne à la portée de tous ou presque ( peut être faudrait il aménager un peu la législation).
La micro-cogénération soit à partir du bois brut non transformé soit à partir de biogaz qui de plus pourrait permettre l’élimination et la valorisation de déchets organiques est une solution vers laquelle il faudrait aller.
Le problème aujourd’hui : le prix de revient des installations et surtout où trouver du matériel fiable