Sous le fallacieux prétexte de répondre à une question millénaire » l’homme est-il mauvais ? », Christophe Nick met en scène un « jeu de la mort » télévisuel qui a des allures de « Running Man« .Le concept reprend une expérience des années soixante réalisée par le psychologue Stanley Milgram qui vise à démontrer la puissance de l’autorité.

Le principe : des candidats, persuadés de participer à un jeu extrême, sont « poussés » à infliger des décharges électriques de plus en plus fortes à un participant pour gagner 100 000 €. Le participant est en fait un acteur qui simule sa douleur à l’aide de cris pré-enregistrés.
L’émission, diffusée le 17 mars sur France 2 était suivie d’un débat sur les résultats du jeu : pourquoi 81% des candidats sont allés jusqu’au bout de l’expérience (infliger 460 volts). Le débat devait répondre à la question suivante « jusqu’où l’atmosphère d’un plateau télé, la pression d’un public et celle d’une jolie animatrice peuvent-elles conduire ? »
En fait de débat, le plateau animé par Christophe Hondelatte a été lui aussi le théâtre de techniques de soumission et de manipulation puisque le présentateur a verrouillé le montage en coupant plusieurs passages polémiques le faisant apparaître comme un dictateur.

Loin d’un débat constructif, Christophe Hondelatte fait un dangereux parallèle avec un candidat homosexuel ayant été au bout du jeu (ce qui est le cas de la majorité des participants), supprime l’interview de Rachid Arhab qui intervenait au nom du CSA sur les risques et les limites de la télé-réalité et menace de jeter hors de son plateau Alexandre Lacroix, rédacteur en chef de Philosophie Magazine.
On voit bien que même dans le cadre idéal dans lequel elle se met en scène la télé-réalité est incapable de se remettre en question de façon saine. Nombreux des téléspectateurs on été choqués des montages où on voit s’alterner des plans du candidat poussant implacablement les manettes de gégène et des plans du comédien se tordant de douleur sous les décharges électriques alors que le cobaye-bourreau ne voit jamais sa pseudo-victime, il n’entend que ses cris, enregistrés.

On peut tout de même se rassurer sur la santé mentale des français puisque l’émission, annoncée comme le buzz de l’année et une audience assurée, n’a même pas réussie à dépasser ce bon vieux « Louis la brocante ».
A l’heure des réseaux sociaux et du web 40.0, on peut s’interroger sur l’éthique même d’une telle émission et diffusion… Qu’en pensez-vous ?