L’émergence de la métacognition en centre de documentation
Du structuralisme à la systémique, comment ces approches mettent-elles en évidence les connaissances métacognitives et l’affectivité dans un usage d’apprentissage en centre de documentation ?
Je vais présenter ma réflexion en 8 étapes.
2 De la kybernêtikê de Google à l’homéostasie de Facebook
2.2 Les invariants d’un centre de documentation
Tout comme Gödel, les structuralistes tels que Levy-Strauss, Lacan, Piaget ou Bourdieu sont convaincus de la présence d’invariants qui échappent à la conscience du sujet, du système. Car, contrairement au holisme, le structuralisme explique le complexe par l’interaction entre les éléments d’un système.
Cette conception particulière se retrouve chez les chercheurs du Mental Research Institute de Palo Alto qui considère exclusivement les systèmes humains comme des systèmes de relations, des systèmes de communication. Pour eux, « Les liens qui unissent les éléments d’un système sont si étroits qu’une modification de l’un des éléments entraînera une modification de tous les autres, et du système entier. » [WAT 72]
Cette capacité à laisser la porte ouverte à un phénomène que l’on ne maîtrise pas, voire dont on a pas conscience est plus qu’un pied de nez à l’approche scientifique, elle est tout simplement magique. Magie, identifiée par Flawell comme « La métacognition se rapporte à la connaissance qu’on a de ses propres processus cognitifs, de leurs produits et de tout ce qui y touche, par exemple, les propriétés pertinentes pour l’apprentissage d’information ou de données… » [FLA 76]
Dans notre champ d’études concernant un centre de documentation, l’évaluation de l’information est notre besoin / fonction identifié comme étant le plus élevé, le plus complexe, attendu / proposé. Or, en psychologie cognitive, l´étude du système de traitement de l´information chez l´être humain a fait apparaître que celui-ci est et devient un acte de connaissance. Tout ce qui se passe donc dans un centre de documentation est acte de connaissance.
Nous allons étudier le cas particulier de l’approche systémique en milieu scolaire et au rôle que peut / doit jouer le centre de documentation dans un tel milieu. La systémique permet d’étudier la difficulté scolaire dans le cadre d’un système. Cette approche va observer les interactions dynamiques entre les différents éléments (élève, documentaliste, savoir, centre de documentation, école, famille, environnement) et leur structuration organisée en fonction d’un but. Nous retiendrons qu’un de ces buts est l’acquisition autonome de connaissances et de compétences (apprendre à chercher des informations, apprendre à les évaluer).
L’approche systémique permet l’appréhension de systèmes complexes et donc de problèmes complexes. La systémique permet donc d’éviter les réponses binaires de l’approche linéaire telle qu’« une difficulté en français nécessite uniquement une remédiation en français » (souvent avec le même type d’exercices déjà proposé).
[WAT 72] WATZLAWICK Paul, HELMICK BEAVIN Janet, JACKSON Don D., 1972, « Une logique de la communication », Paris, Seuil.
[FLA 76] FLAVELL J.H., 1976, « Metacognitive aspects of problem-solving », In Resnick and all : The nature of intelligence : Lawrence Erlbaum Associates.