Je suis un influenceur… mon blog reçoit plein de visites, j’apparaît en première page d’un moteur de recherche, j’ai des tonnes de commentaires, je suis sur wikio, on m’envoies plein de mails pour me poser des question sur des sujets précis et j’influence les gens de mon savoir et de mes connaissances.
Je suis un influenceur, je bookmark, je backlink, je trackback, je retwitt, je post, je RSS, je MMS, j’annote, je commente, je transmets, j’échange… je, je, je… Mais au final, qu’est-ce que JE fais vraiment ? En quoi mon avis est-il plus important que celui de votre voisin, de votre meilleur ami, ou du blogueur d’à côté ?
Je suis un influenceur parce que je transfère une information à mon réseau ? Non bien sur, transmettre une information à des gens valorise l’individu, flatte l’égo et le surmoi, mais ne fais pas l’influenceur, sinon je ne serais pas plus un influenceur que la commère du quartier qui raconte les histoires de chacun au coin de la rue.
Je suis un influenceur parce que je transmets une information de qualité ? Non, je diffuse informations et désinformations avec le même élan, l’essentiel étant de poster un maximum, de buzzer. Je ne vérifie pas mes sources car cela nécessiterait de réelles compétences sur les sujets que j’affirme maîtriser et en plus ça prend du temps. Peut être même qu’on a choisi de m’envoyer la dite information parce qu’« on » (un individu, un système, un logiciel) sait que je vais la relayer avec plaisir.
Alors je ne suis pas un influenceur… ?!?
Je suis un influencé, un électron pixelisé qui évolue dans un univers chaotique et qui me contente de relayer une information le plus vite possible pour avoir le sentiment d’exister.
Mais au moins je suis immortel.
Il est vrai qu’en multipliant mon moi sur autant de plate-forme qu’il en existe, en m’inter-connectant partout où je peux, je m’offre l’immortalité d’apparaître ad æternam dans les résultats des moteurs de recherche dont les résultats me survivront…
PS : Il n’y a aucune intention de blesser qui que ce soit, ni de dresser un portrait dramatique des bloggeurs, twitters, facebookers et autres participants aux agrégateurs de contenu que sont ces fantastiques outils, mais juste de réveiller peut être une lumière d’autocritique, de remise en question des informations qui nous parviennent, parce que tous ensemble nous faisons le web, alors autant le faire proprement.
en effet, excellent remarque ! Pourtant ces outils peuvent aussi être utilisé avec intelligence, dans un vrai sens de communauté. J’en ai quelques exemples très touchant (car il y a des communautées aussi non professionnels….)
Bien sur que ces outils peuvent être utilisé avec intelligence, je me faisais l’avocat du diable, étant moi même un utilisateur, qui bien que vigilant, se fait surement avoir de temps à autre.
Même dans un contexte professionnel on peut détourner un réseau social pour en faire un outil de veille, un extranet, et s’en servir en bonne intelligence. Je tiens juste à réveiller certains endormis du clic, qui, tout content d’avoir reçu en fausse avant première un article, les référence d’un gadget ou la traduction d’un post intéressant, se croient investis d’une influence notable. En ce moment, les articles sur les influenceurs fleurissent, je m’attaque à modérer leurs rôles car ils ne sont qu’un outil de plus dans une stratégie de com’ ou d’un buzz. Un outil dont il serait bête de se passer, mais à qui il faut redonner je pense sa juste place.
Merci de me lire.