Le terme « d’apartheid financier » a été utilisé en 2008 dans un rapport [1] de l’association United for a Fair Economy, qui fait état de grandes disparités entre « blancs » et « noirs ». Et effectivement, les données du bureau du recensement révèle, en 2007, que les Noirs à faible revenus sont trois fois plus à même d’être extrêmement pauvres que les Blancs non hispaniques (« Blacks are nearly three times as likely as non-Hispanic whites to be in deep poverty » [2]).
D’abord le chômage
Les répercussions de la crise sont inégales en fonction du profil des populations. Là encore on peut voir que les populations les plus fragiles, comme les afro-américains ont été plus durement touchées par le chômage que d’autres.
Ensuite les saisies
À l’échelle de la ville de Cleveland, nous pouvons modéliser et illustrer, grâce aux deux cartes ci-dessous, cet apartheid financier. La carte du haut, en vert, représente le pourcentage d’attribution de prêts subprimes et la carte du bas, en rouge, représente le pourcentage d’afro-américains dans la population. On voit très bien que ces deux cartes se superposent.
D’autres villes, comme Detroit ou Baltimore n’ont rien à envier à Cleveland. Detroit par exemple, est qualifiée en 2007, de ville la plus dangereuse des États-Unis par le magazine CQ Press. Une étude du Groupe ACORN [3] établit clairement que la multiplication des saisies immobilières a eu pour effet « d’augmenter la criminalité dans le voisinage, de diminuer la valeur des maisons et réduire les impôts perçus par les villes, les écoles de qualité hausse de la criminalité… ».
Nous sommes donc bien à l’opposé des objectifs recherchés que nous évoquions dans notre partie « Du néolibéralisme à la suppression du Glass-Steagall Act » par Milton Friedman et l’école de Chicago.
Bibliographie et notes
[1] http://faireconomy.org/state_of_the_dream_2008
[2] “US Economy Leaving Record Numbers in Severe Poverty” by Tony Pugh, publié le 23 Février 2007 par McClatchy Newspapers
[3] La référence, citée dans Lequesne-Roth (2009) n’est plus accessible car l’association s’est dissoute en 2010. « Foreclosure Exposure II : The Cost to our Cities and Neighborhoods », étude publiée par le groupe Association of Community Organisations for Reform Now. Leur site : http://www.acorn.org.